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vendredi 19 avril 2013

Tempête de neige en avril !

Les québécois que j'ai l'occasion de rencontrer ne manquent pas de faire un petit commentaire sur la météo particulièrement capricieuse depuis mon arrivée, l'un demandant si je n'ai pas trop froid, l'autre si j'ai toujours "le goût de rester" ou s'amusant de la palette de saisons que j'aurai aperçue...

C'est sûr que je suis bien servie. L'hiver semblait ne pas vouloir s'en aller, oscillant entre un soleil pas encore printanier et une pluie censée faire repousser la végétation. Ainsi, il y a exactement une semaine, les prévisions météo annoncèrent une tempête de neige pour le lendemain ! J'étais bien embêtée d'avoir laissé mes bottes en France, préférant prendre à leur place pour gagner un peu de place dans ma valise des... sabots de jardinage imperméables !

À 8h du matin ce vendredi-là, les premiers flocons ont commencé à tomber, minuscules mais réguliers. Je partais de la maison d'un couple d'amis chez qui j'ai passé la nuit pour retourner chez un autre couple d'amis - au compteur : au moins 50km, 2h de transport en commun (métro, bus et un 2e bus), 2 sacs lourds en bandoulière, une petite valise que je traînais péniblement et 5cm de neige en à peine 1h de temps !

À 9h30, il me restait un dernier bus à prendre, j'étais fière d'avoir mémorisé tout le trajet et j'avais hâte de frapper à la porte de mes amis. Je n'avais pas le choix de toute manière : mon cellulaire ne captait plus, plus aucun réseau disponible, cela faisait 36h qu'il n'était plus chargé et il restait 7% de charge de batterie qui diminuait à vue d'oeil à cause de ses recherches de réseau et de mes vaines tentatives d'envoyer des textos !

Il neigeait de gros flocons dehors. Avant de descendre du bus, j'ai bien demandé confirmation de la rue au chauffeur. En marchant, je me suis dit encore une fois combien les rues sont larges et longues ici, très longues. Je me suis engagée dans une rue résidentielle et après avoir marché au moins une bonne centaine de mètres, je me suis dit que je ne reconnaissais pas les maisons ni la rue où j'étais, et je ne voyais nulle part l'école maternelle qui devait être mon repère. Je réalisai à ce moment-là que j'étais perdue ! J'étais complètement désorientée par tout ce blanc !

Il n'y avait pas un chat dehors, évidemment ! Je pestai "mais où sont-ils tous ces québécois !?" Je regardai derrière moi au loin la route principale qui me paraissait très loin, elle était très loin ! Je décidai de sonner à la porte d'une maison pour demander la route ou même pour demander à utiliser le téléphone. Seul un chien répondit par des aboiements, mais je sentais qu'on me regardait derrière un rideau ou de je ne sais où. Pas le choix ! Je rebroussai chemin et en voyant une ou deux voitures qui passaient, je commençai à lever mon bras à l'horizontal style pour faire du stop... Aucune ne s'arrêta ! Ils ne sont pas si gentils et accueillants que ça alors, ces québécois ?!

La neige me fouetta le visage, c'était franchement la tempête annoncée. Mes mains étaient gelées, mes épaules endolories. Il fallait trouver une solution rapidement ! Il y avait une petite entreprise que j'ai repérée quand même au coin d'une rue ; je me suis dit qu'il devait y avoir des gens là-dedans. Oui, c'est la solution ! Les canadiens travaillent, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente !

J'ai frappé à la porte et suis rentrée sans attendre la réponse. J'ai compris à la lecture d'un panneau que c'était une entreprise de transport routier et de construction. Il y avait deux hommes dans le bureau, ils faisaient assez clichés : jeans, blousons, casquettes vissées sur le crâne, gros ventres, grosses joues, genre gros mangeurs de hamburgers frites ... bon ! Je n'avais pas le choix. "Bonjour ! Est-ce que vous pouvez m'aider, s'il vous plaît ? je suis perduuuue !". "Où est-ce que vous devez aller, madame ?". Je donnai le nom de la rue, ils ont regardé sur Internet et l'un d'eux dit que je n'étais pas loin du tout de ma destination - en fait, je me suis trompée de direction, il aurait fallu aller dans l'autre sens en descendant du bus... Je suis une femme, je ne sais pas du tout m'orienter et en plus, c'est la tempête dehors !

"Ah, vous avez beaucoup de bagages ?... bon, Michel, je vais la déposer". OUF ! J'étais trop contente. Le plus jeune - et le plus gros prit deux de mes sacs et je l'ai suivi jusqu'à sa voiture dont il a fallu "déneigé" le pare-brise. Il a déposé mes sacs sur la banquette arrière et c'est là qu'une vilaine pensée d'amateur de séries américaines m'est venue sournoisement : et si c'était un psychopathe ?!? Mon sac qui contenait mes papiers, mon portefeuille etc. était derrière. Aaaah !

Et puis non, il était très courtois, me demandait d'où je venais - de France - ah, Paris ? non près de Toulouse - ah, je connais un ami qui était à Toulouse - vous venez de l'aéroport et vos amis ne sont pas venus vous chercher ? - non, non... Tout cela en même pas 5mn et on était déjà devant la maison de mes amis. Il a descendu mes bagages "y a du monde à la maison ?" - oui - bonne fin de vacances, madame - merci beaucoup et désolée de vous avoir dérangé au travail - "ça m'fait plaisir et puis, c'est l'entreprise à mon pèèère".

Je tapai à la porte, il était un peu plus de 10h... "mais où tu étais ?... tu sais, tu es en Amérique du nord !... et si... et si...".

Bon, ce n'est pas encore le moment pour moi d'apparaître dans les pages à faits divers. Et puis, je préfère me dire que les québécois sont très gentils !



L'entreprise de mes sauveurs





et pourtant, on est en avril...

5 commentaires:

  1. Elles sont jolies ces maisons.... Mais bof de la neige à cette période.... Bisous Manou

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    1. Et puis tout ça m'a valu un début de grippe et une toux persistante. ?. Bisous

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    2. Super aventure!et tres joli comme quartier!on sent tout de suite l'espace et c'est si calme avec cette neige partout...tres belle experience!bisous

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  2. Azo hatramin'ny sary ny Ese ry RABOTA isany ...
    Soa fa misy RABOTA any Mascouche ...

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    1. lasa malaza be izy fa raha tsisy anazy teo aho d ahoana ?

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