Il n'est jamais trop tôt pour penser à sa vieillesse.
A partir de 25 ans, à 30, 40, 50 ? Peu importe. Il est sûr qu'à un moment donné (le "déclic"), qu'on le veuille ou non, on y est confronté si on n'est pas du genre autruche avec la tête dans le sable, si on ne se crée pas de sujet tabou. Penser aux vieux jours pendant sa jeunesse permet de mieux les vivre et n'empêche pas d'apprécier la vie ; penser à la mort ne l'amène pas contrairement aux superstitions de certains.
J'ai perdu mon père il y a 9 ans et ce fut mon déclic - il y a eu un avant et un après. Pour faire simple, l'avant représente les doux souvenirs du "bon vieux temps". C'est fou ce qu'un décès peut avoir comme un effet papillon - le déclic déclencheur. On ne croit pas si bien dire que "rien ne sera jamais plus comme avant". L'après, ce sont de nombreux chapitres de vie qui s'ouvrent et s'écrivent. Des séparations, des retrouvailles, de nouveaux amours, des maladies qu'on soigne, des naissances qu'on fête, des projets qu'on démarre, des questionnements intérieurs et des remises en cause... Tout cela vu à travers le prisme du départ de cet être cher.
Il y a ceux qui ont la chance et la possibilité de préparer financièrement et matériellement leur retraite, mais combien sont ceux qui pensent à leur qualité de vie une fois atteint un âge "avancé" ?! Même parmi ces chanceux-là, combien connectent l'autonomie financière et matérielle à une qualité de vie décente ? Combien pensent à l'image qu'ils laisseront aux générations suivantes une fois qu'ils auront franchi à leur tour la ligne de départ vers l'au-delà ?
Passé un certain âge, être en forme physique n'est plus évident comme au temps de ses 20 ans. Cela a l'air trivial mais combien sommes-nous à vouloir et pouvoir entretenir cette machine qu'est notre corps, en dépit du sempiternel métro-boulot-dodo ? Pour cet aspect, j'ai commencé ma part du boulot il y a un peu plus de 2 mois et pour l'instant, je "tiens la route" avec la ferme intention de ne plus lâcher la barre ! Rapport à la préparation des vieux jours : si on peut contribuer à prévenir certains bobos liés à l'âge, just do it and go in for sport !
Et si effectivement, Celui là-haut me préserve ("Aide-toi, le Ciel t'aidera") des maladies graves et irréversibles, comment faire en sorte de couler de vieux jours heureux et paisibles ? C'est la question qui occupe certains de mes moments de silence et encore plus ces derniers jours. Je ne trouverai peut-être pas facilement la réponse - ou la recette - à cette question mais en tout cas, je sais ce que je ne veux pas être dans quelques années :
Dépendante et pas autonome et devenir une charge pour mes enfants. Ma situation est perfectible mais je crois quand même avoir constitué de bons bagages jusque-là : bonne conductrice n'ayant pas peur des kilomètres, au contraire je les avalerai, j'irai n'importe où ; et si d'aventure, les rails ou les airs m'emmenaient encore au-delà de mes actuelles frontières, les quelques langues dans mon disque dur de cerveau feraient en sorte que je puisse discuter et communiquer avec pas mal de terriens. Quelque part sur la Toile, je me suis affublée du descriptif "enthusiastic digital mutant" que je ne crois pas usurper, je suis fière d'être branchée (c'est le cas de le dire) et mes limites technologiques sont loin d'être atteintes ! Autrement dit, j'ai la ferme intention d'apprendre continuellement et d'évoluer avec la Génération Y... ou Z ou je ne sais quoi sera inventé encore demain !
En aucun cas, je ne veux être une vieille aigrie ! Je réalise de plus en plus que chaque femme a en elle une part cachée de sorcière potentielle qui peut surgir à un moment donné de sa vie à force de frustration et de sentiments refoulés. Si jamais ma balance "esprit positif/joie de vivre vs. la moitié vide du verre/négativisme" penche du mauvais côté, j'ordonnerai à mes enfants ou à quiconque s'en apercevra de me donner une claque plus ou moins retentissante selon l'ampleur des dégâts.
Garder ma fierté et ma dignité jusqu'au bout, répandre la bonne humeur autour de moi, mais surtout laisser une bonne image à la postérité - le plus bel héritage. Qu'évoquer mon nom amène le sourire sur les lèvres, que marcher sur mes pas provoquent des pas de danse. C'est ce que je souhaite pour mes vieux jours et les jours sans moi, plus tard...
Coucou Manou! Non il n'est jamais trop tôt, même si c'est encore loin vu ton âge. Je pense que tu as entièrement raison. Je prie le Seigneur afin que personne d'entre nous ne devienne une charge ni pour tes enfants ni autre. Et puis d'ailleurs ils ne le prendront pas comme une charge, ce sont des choses naturelles. C'est maintenant qu'il faut commencer à leur apprendre ça. Allez, positivons les choses et ne broyons pas du noir. Gros bisous très sucrés. A plus.
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