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vendredi 30 janvier 2015

Ma vie de consultante

Me voilà consultante, cela fait maintenant quelques mois. 

Je découvre les voyages pour mission, c'est plutôt agréable ; qui n'aimerait pas voyager et (re)découvrir des pays, des gens, des mentalités et cultures nouvelles ? 


Ciel marocain
De retour de Dakar, quelque part dans le ciel marocain
Cela fait cliché mais c'est la réalité. Il paraît qu'on ressent quand même la fatigue de ces déplacements à la longue - pour l'instant, ça va merci quoiqu'au bout de la deuxième semaine à chaque fois, ma famille me manque. C'est confirmé : mon endurance face à l'éloignement ne dépasse pas 2-3 semaines. Surtout quand je m'attarde sur ce que je "rate" : le voyage de ski de ma fille ; le premier stage de mon fils ; la première boum de ma fille ; le brevet blanc de mon fils - bref "que" des événements où je n'aurais été associée que de loin de toute façon, mais une maman veut toujours se mêler de tout ce qui touche la vie de ses enfants, non ? Eux de leur côté râlent aussi, mais je pense que cela ne fera que renforcer leur autonomie et puis, la technologie (merci #Skype, merci #WhatsApp, à nous les abus de smileys) adoucit les absences. Et mon mari, dans tout ça, se dédouble en papa-maman et devient un super-parent qui court partout ! Chapeau bas, il assure et c'est d'autant plus mérité car il a affaire à deux ados de 15 et 12 ans...

Et moi, je "profite" de ma nouvelle vie passée dans les chambres d'hôtel parfois impersonnelles, parfois super exotico-ethniques superbement décorées.

... les restes de pain rassis sur le plateau repas qui traîne

Ma superbe chambre derrière cette porte au fond

Hotel Djoloff Dakar Sénégal
Le salon et au fond encore, ma chambre à coucher

Moi consultante, j'ai un rythme de vie pas très sain : je saute les repas, les week-end n'existent plus, je jongle avec les décalages horaires comme si j'avais toujours fait ça toute ma vie, "8h de travail journalier" est du chinois, la norme est "12h et plus par jour" et des nuits parfois super courtes. 

Moi consultante, quand je ne suis pas dans les réunions de présentation, ma chambre d'hôtel est devenue ma maison et mon bureau. J'y ai mon lit, ma salle de bain, mes valises, des tasses, des sachets de café-thé pour me rebooster au cas où et mes inséparables laptop, smartphone et autres gadgets connectés.

Golden Tulip El Mechtel #Tunis

Moi consultante, j'ai souvent la bouche amère à force de ne parler à personne pendant des heures car on n'a plus comme partenaire que le laptop. Et la souris sur son tapis, mais ça ne parle pas tout ça !

Etre consultant justement, c'est travailler avec des gens dont on ne parle pas la langue, donc autre culture forcément, autres mœurs. Bon l'anglais est sensé être le dénominateur linguistique commun mais ce n'est pas toujours gagné, et comment faire en terre arabophone, par exemple ?

Etre consultant, c'est s'ennuyer parfois, y en a marre du laptop à force, donc on regarde par la fenêtre... Ah, j'ai trouvé la solution : à mon arrivée à la réception de l'hôtel, quand on me demande quelle vue je veux avoir depuis ma chambre, la vue du parc ou la vue de la ville, je choisis cette dernière. Déjà que je ne parle pas souvent, il ne faut pas non plus que je déprime à cause du (faux) calme du parc. Donc, je suis servie : par la fenêtre je vois le trafic intense et incessant, la nuit qui tombe, la pluie qui tombe, sur les voitures et les passants, j'entends le klaxon des ambulances façon camion de pompiers de New-York et le klaxon des automobilistes excédés par l'indiscipline des autres automobilistes, des étudiants manifestants...



Moi consultante naïve, je découvre la politique qui interfère dans les projets ; les susceptibilités à ménager à tout prix ; le lobbying car il faut influer sur le cours des choses, un projet est fait pour ça ; l'arrivisme car derrière l'intérêt du grand nombre, il y a l'intérêt personnel qu'il ne faut surtout pas négliger... 

Etre consultant, c'est avoir toute sa vie ne tourner plus qu'autour des termes de référence, des deadline, des livrables et des timesheet. Mais ce que je préfère par-dessus tout et m'a fait marrer dès le départ, c'est cette petite voix dans ma tête car à l'instar de mes collègues, je deviens une mercenaire du PowerPoint, une mercenaire des slides - on en écrit des centaines et des centaines.


Il y a vraiment cette notion de "mercenaire", on débarque à un aéroport, personne pour venir te chercher, tu te débrouilles, tu montes dans le premier taxi venu avec le chauffeur qui te parle mal ou se fout royalement de toi, ou encore essaie de t'arnaquer (voir mon billet de décembre Les taxis tunisois). Parfois, j'ai peur dans ma chambre d'hôtel, alors je mets la chaîne de sécurité de la porte, il m'est même une fois arrivée de penser déplacer une petite table pour bloquer la porte, on ne sait jamais. Il faut avoir un sacré goût de l'aventure, quand même !


Le meilleur moment, c'est quand on reprend l'avion pour rentrer. C'est trop bon, trop doux. Un grand ouf ! jusqu'à la prochaine aventure !



Les Pyrénées


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2 commentaires:

  1. La peur dans les hotels, ca m'est deja arrivé aussi! j'assistais a un salon international des mines a Toronto et l'un de ses attendants comme moi a frappé a ma porte. J'ai pris ca comme du harcelement et je ne lui ai pas ouvert!!!!!! hihihi.... je ne saurais jamais si j'avais tort ou raison du reste! :D Excellent billet Malala a! H de Montreal

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  2. Nouvelle vie, nouveaux défis : c'est le package, mais c'est gratifiant au bout du compte car tu es sortie de ton zone de confort et tu es allée rencontrer tes doutes, tes peurs, tes interrogations, mais aussi et surtout allée jusqu'au bout de tes rêves! Très intéressants ces nouvelles façons de voir, de vivre, ces nouveaux ressentis, ... tout simplement cette nouvelle vie. On peut dire aujourd'hui que tu as une double vie ...
    Bisous ndry, l'anonyme du Québec ...

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