Un proverbe japonais dit : "On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite".
Grâce à cet événement fédérateur qu'est la Coupe du Monde, grâce au "foutchbôôl" (j'ai cru comprendre que c'est ainsi que ce mot se prononce en portugais brésilien), ma petite famille et moi passons des moments passionnés et enflammés devant la télé.
Je tiens à préciser que cela n'a pour moi rien d'extraordinaire, car j'aime bien regarder les matchs de foot (et de rugby soit dit en passant), ceux où jouent les équipes de mes 2 pays d'adoption (la France et l'Allemagne), d'autres à grands enjeux, et le Mundial tous les 4 ans bien sûr !
Adolescente, j'avais appris le plaisir de regarder le foot avec mon père. Il avait "connu" et admiré tous les grands joueurs de ces 5 dernières décennies, particulièrement les Bleus des années Platini. Il y a quelques jours, j'ai épaté mon mari en citant les principaux membres de l'équipe française des années 80 : Michel Platini; Alain Giresse; Jean Tigana; Joël Bats; Dominique Rocheteau; Didier Six; Marius Trésor; Luis Fernandez ... Ces noms sont restés jusqu'à aujourd'hui car je les ai entendus des dizaines et des dizaines de fois dans la bouche de mon père, à la télé de l'époque, et lu dans les magazines ...
En tout cas, j'estime avoir beaucoup de chance car (allez, je me vante) contrairement à la plupart des femmes, je peux passer 90 voire 120 minutes plus les éventuels tirs au but devant le petit écran, et réellement m'enthousiasmer à grand renfort de cris de colère, de joie ou de frustration. La seule règle que je n'ai jamais comprise (je fais honneur à mon cerveau de femme) c'est le "hors-jeu", et ce n'est pas faute d'avoir obtenu des explications de représentants du sexe opposé, mais non ! je ne sais pas où regarder à l'écran pour reconnaître cette situation ... J'ai de la chance, aussi parce qu'aujourd'hui je suis bonne spectatrice encore et "un vrai pote" pour mon mari et mon fils, à veiller ensemble pour suivre en direct les matchs au Braziiiuu (prononcé de Brasil).
Le match France vs. Allemagne de vendredi dernier, la famille s'est logiquement partagée : mon mari, mon fils et moi pour les Bleus, et ma sœur, mon frère, mon beau-frère pour la Mannschaft puisqu'ils vivent Outre-Rhin. Échantillons des messages échangés sur Whatsapp avant le choc footballistique : "les Bleus rentrent dormir car la demi-finale est pour nous", ou encore, finalement bon enfant "que la meilleure équipe gagne". Inutile de rappeler l'issue du match ...
Je n'ai pas traîné devant la télé après, déçue mais résignée. Traditionnellement, nous soutenons l'Allemagne quand la France ne joue pas (ou plus), cela va être pareil cette fois-ci, mais quand même là, la défaite des Bleus qui ont tellement su susciter de l'Espoir, était particulièrement amère.
Une heure environ après le match, voilà que mon fils est venu s'asseoir en face de moi avec sa tête des jours où il veut me demander ou me dire quelque chose. J'étais surprise et j'ai eu aussi le cœur serré quand il m'a presque chuchoté : "Maman, je suis tellement triste que la France ait perdu". Il a sans doute eu honte de se plaindre ainsi, mais le besoin de réconfort était plus grand.
J'étais bonne pour lui dispenser ma thérapie de maman ! "Tu sais, moi aussi je suis triste, mais qu'est-ce que tu veux c'est comme ça, ils ont eu des adversaires plus forts en face d'eux alors il faut l'accepter. Ils sont jeunes et il y a l'Euro 2016 qui va arriver. Et puis pour la suite de la Coupe du monde, on soutiendra l'Allemagne même si c'est dur car c'est eux qui ont éliminé les Bleus ...".
J'étais contente qu'il soit venu se confier à moi et surtout de me dire une fois de plus que décidément, on apprend davantage des défaites (celles des autres et les nôtres) que des victoires. Bien entendu, on aimerait toujours vaincre, être le meilleur, mais une défaite nous remet les idées en place, nous apprend l'humilité car nous signale qu'il faut encore progresser, qu'il y a encore des erreurs à corriger.
Et dans l'éducation des enfants et surtout des adolescents - ces jeunes adultes en devenir - c'est un défi pour les parents de leur apprendre à accepter les échecs car il faut trouver les mots sans se complaire pour les épargner, et en même temps savoir les réconforter et leur donner envie d'être meilleur la prochaine fois.
Je ne prétends pas avoir parfaitement réussi "mon coup" tel que je viens de le décrire, mais je reste très sensible à cet aspect de l'éducation. J'ai eu à le faire une fois il y a 2 ans avec ma fille qui a été classée presque bonne dernière lors d'une mini-compétition de course équestre, et cette fois-ci avec mon fils qui a eu besoin d'être consolé de la défaite de son équipe favori.
Je suis sûre et certaine que vous parents qui me lisez avez déjà été confronté à ce genre de situation. Alors partagez vos commentaires et réactions si vous le voulez bien.
A bientôt pour d'autres expériences d'éducation de nos chers enfants !
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